Une "Love Song" très surprenante...
Certes en ce mercredi 27 septembre, Indigènes a pris le monopole des ondes. Mais Love Song, qui n'est certainement plus à l'écran pour très longtemps, s'inscrit dans le registre de ces agréables surprises cinématographiques.
C'est donc une balade intimiste dans le coeur de la mythique Nouvelle Orléans, celle d'avant Katrina j'entends, que nous offre Shainee Gabell dans son premier long métrage. Love Song est un joli moment passé en compagnie de trois destins brisés par la mort ou l'alcool, et qui tentent de survivre à leurs blessures d'Hier. Le thème est violent, tout comme les circonstances de la rencontre des trois protagonistes: Pursy, Lawson et Boby viennent de perdre Lorraine, une mère, une amie, une amante. Mais la beauté des paysages hauts en couleur du Sud des Etats-Unis, l'angélisme de Scarlett Johansson et la musique délicate nous font immédiatement basculer dans l'univers poétique des personnages. L'action prend son temps et les dialogues sont entrecoupées de références littéraires qui font le jeu du professeur de littérature déchu, ,brillamment interprété par John Travolta, et de son protégé, incarné par un Gabriel Macht à suivre de près. Les deux hommes ont fait de la maison de la défunte un monde cloisonné, dans lequel ils vivent reclus, à l'abri des regards extérieurs. C'est cet univers que la douce Pursy va venir bousculer effrontément avec ses idéaux. La confrontation de ces trois tempéraments à fleur de peau donne un mélange détonnant qui déborde de sensibilité. Etrangement, la cohabitation entre les trois personnages qui s'annonçait plutôt sombre baigne finalement dans une gaieté mélancolique, parfaitement rendue grâce à la lumière orangée du film. L'émotion crève l'écran, pour notre grand bonheur. Pas de fausse note donc dans cette promenade paisible par laquelle on se laisse bercer tout en douceur.